Doudou
Il était rose il est tout noir
Les pattes en l’air sur le trottoir
L’air tellement abandonné
Qu’il pleurerait s’il pouvait pleurer
Qu’il soit tombé d’une poussette
Ou d’une voiture à l’arrêt
On le regarde et on regrette
De ne pouvoir le rapporter
Mais d’où viens-tu
Pauvre doudou, doudou perdu
Quel est celui qui tout à l’heure
Verra que tu as disparu
Quel est le bébé qui te pleure
Doudou perdu
Il est usé par les bisous
Déguenillé, repli de trous
On lui a remplacé un œil
Est-ce une chien ou un écureuil,
Ou un lapin ? Quelle importance ?
Il est aimé et on le perd
On le réclame on est en transes
Et la vie n’est plus qu’un désert
Mais d’où viens-tu
Pauvre doudou, doudou perdu
Quel est celui qui tout à l’heure
Verra que tu as disparu
Quel est le bébé qui te pleure
Doudou perdu
Mais si par bonheur on repasse
On le trouve à la même place
On se console, on s’émerveille
Puis on l’attrape par l’oreille
Pour le passer à la machine.
Il lui faudra quelques temps pour
Retrouver son odeur divine
De câlins, de larmes et d’amour
Mais d’où viens-tu
Pauvre doudou, doudou perdu
Quel est celui qui tout à l’heure
Verra que tu as disparu
Quel est le bébé qui te pleure
Doudou perdu
Anne Sylvestre
Léon en a cinq et Angèle six. Simone, elle n'en a adopté aucun (et ce n'est pas faute de lui en avoir proposé!). Quoi qu'il en soit, on ne les a jamais perdu. Enfin, si ! Pour être plus exacte, deux fois, on a retrouvé Violette (le doudou d'Angèle) sur le trottoir, providentiellement, avant même de se rendre compte qu'elle avait disparu. Depuis je les recompte tous les soirs comme s'ils faisaient partie de la famille.
Quand j'étais petite, je m'étais amourachée d'une couverture. J'adorais gratter le ruban de rebord sur mon ongle un peu rongé. Si bien qu'il a fallu couper le grande couverture en petits morceaux et remplacer régulièrement le ruban en respectant la couleur et le grain (il fallait qu'il GRATTE, le satiné ne me convenait pas du tout...). J'ai du en posséder plusieurs. Genre sept ou huit. Il ne m'en reste que deux. Mon doudou. Ma "tature" (oui, "tature". "Couverture" est rarement le premier mot prononcé par un enfant, il faut en convenir)
Voilà ce qu'il en reste (Maman ferme les yeux, l'émotion risque de te submerger !)...
Et bien, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver que le mini-shawl que je me suis tricoté ressemble étrangement à mon vieux doudou. La couleur déjà (je parle de la couleur d'origine...). Et la douceur ! Du cashmerino, mazette !
Modèle de mini shawl à partir de l'Abyssal de Mamoizelle K (décliné sous toutes ses formes il y a quelques temps sur la Toile), Cashmerino de Rowan (1 pelote 1/2 - dingue !) aig 4,5., bouton Atelier des Elfes (cadeau de Cloclo - Merciiii! - peint à la main, bigre !)